Medianeras c'est un peu la surprise du cinéma de l'ailleurs, celui dont on n'entend jamais parler, que l'on n'attend pas et qui, quand on le voit, vous marque, et trace en vous comme le sillon d'un petit bonheur précieux.
Buenos Aires, trois millions d'âmes et combien d'errantes. La ville, les tours, les lignes, les horizons, les ombres, les immeubles, les câbles, les façades, les striures, les antennes, les fissures, combien d'histoires intérieures, de soupirs, de silences couvés gorgés de tristesse?

Etouffée par une lourde résignation qui insidieusement scelle votre avenir, la gorge noueuse, serrée, espère encore.
Martin vit dans sa stratosphère geek, pleine de l'optimisme éteint, déclinant, de l'enfant qui résiste encore.

Pilar Lopez De Ayala et Ines Efron irradient l'écran. La génération post crise incarnée pose la question de la soumission panique, de l'espoir adolescent, innocent, de la colère individuelle et de la perdition des êtres dans les sociétés urbaines, dans les cités solitaires où par delà l'entassement se superposent des orphelins.

Toujours en balance entre la ligne grise d'un immeuble et l'azur lumineux, Medianeras nous balade entre le sourire et le cafard, et agréablement surpris par ce film venu d'ailleurs, on ressort heureux, apaisé, gorgé d'espoir.