
Un intérieur de studio radio. Le protocole un peu ridicule d'un speaker londonien. Le microphone est là, trônant, imposant, medium empereur des années 30'. Présent dans les foyers, dans les bars, les pubs, les bureaux du monde entier, le microphone est là, symbole d'un monde qui basculait dans l'ère de la communication, du Verbe fort, de la parole performative. Dans un monde qui avait grandement besoin de croire.
Un couloir, puis des marches, un voyant rouge qui clignote comme l'oeil du diable, et au bout, un balcon, la foule. Et le silence.
Voici l'histoire méconnue de George VI. Né second, bègue, et duc d'York. Le Prince George, potentiel héritier, celui que rien ne désignait pour la fonction, accède en 1936 au trône du Royaume et de l'Empire Britannique. C'est le roi bègue, qui quelques années plus tard, allait annoncer l'entrée du monde dans le chaos de la Seconde Guerre Mondiale.

Le réalisateur Tom Hooper nous livre ici une histoire édifiante, inspirante, que l'on prend et que l'on embrasse jusqu'au bouleversement. Rarement un film, par sa symbiose, par cet équilibre de forme, de fond, de ton, n'aura autant impressionné par l'expression de sa justesse.

Les seconds rôles sont parfaits, justes, à leur place. Helena Bonham Carter, après tant de registres identiques, campe la Reine Elisabeth, et nous dévoile la force et la tendresse d'un personnage plein d'amour ; même justesse pour Geoffrey Rush, adjuvant du langage, thérapeute et ami, ressuscitant la voix et l'esprit.

La réalisation, que les critiques asséchés, guindés, et tout simplement chiantissimes, classeront dans la catégorie "poussièrement théatrale" nous dévoile avec bonheur ce que le cinéma ne nous montre plus assez : un film fort, juste et prenant, soutenu par une interprétation et une bande originale habitées.

1 commentaire:
Haaaa, j'ai adoré ce film...
Enregistrer un commentaire