Dans les Flandres belles et balayées par les vents, les blés ploient et plissent, lentement. On entend là les silences de la terre, les sillons gorgés de grain, de semences, on laisse passer le temps sous le soleil pastel et les cieux incertains. Et devant cet espace, un moment de souvenir, un bunker se redresse à l'angle d'un chemin, pavane au milieu d'un champs pour faire la nique au moulin à vent.
On pense alors à ces quelques mots, ceux d'un autre temps, qu'on sent encore mugir, quand les blés plissent et ploient dans Flandres belles et balayées par les vents.
In Flanders fields On pense alors à ces quelques mots, ceux d'un autre temps, qu'on sent encore mugir, quand les blés plissent et ploient dans Flandres belles et balayées par les vents.
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In Flanders fields the poppies blow
Between the crosses, row on row
That mark our place; and in the sky
The larks, still bravely singing, fly
Scarce heard amid the guns below.
We are the dead. Short days ago,
We lived, felt dawn, saw sunset glow,
Loved and were loved and now we lie
In Flanders fields
Take up our quarrel with the foe:
To you, from failing hands, we throw
The torch; be yours to hold it high.
If ye break faith with us who die
We shall not sleep, though poppies grow
In Flanders fields
Lieutenant Colonel John McRae, médecin militaire canadien, 1915
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Le manuscrit:
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Et même si rien ne peut remplacer la beauté de l'original, l'émotion des premiers mots, en voici la traduction officielle:
Au champs d'honneur
Au champ d'honneur, les coquelicots
Sont parsemés de lot en lot
Auprès des croix; et dans l'espace
Les alouettes devenues lasses
Mêlent leurs chants au sifflement
Des obusiers.
Nous sommes morts,
Nous qui songions la veille encor'
À nos parents, à nos amis,
C'est nous qui reposons ici,
Au champ d'honneur.
À vous jeunes désabusés,
À vous de porter l'oriflamme
Et de garder au fond de l'âme
Le goût de vivre en liberté.
Acceptez le défi, sinon
Les coquelicots se faneront
Au champ d'honneur.
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