Bien sûr, c'est du Catcher in the Rye alias L'attrape-coeurs dont on parle. Quand Salinger a passé l'arme à gauche en janvier 2010, le comité s'est rajouté son chef d'oeuvre - dixit le monde entier - sur sa longue et infinie liste de lecture. Étant donné que le vieux venait de faire la bringue avec Charon et tout, on l'a mis prioritaire. C'est normal. Certains envoient des fleurs avec les condoléances et tout, nous, ben on s'est dit que c'était pas super original, du coup, on a décidé d'engraisser ceux qui ont hérité des droits d'auteurs - et Dieu sait que le Salinger était méfiant pour lâcher la bride à ses babies-, bref on acheté son bouquin, et c'était même pas de la deuxième main. Ben ouais vu l'oiseau, méfiant, secret, p'tre un peu parano, on s'est dit que ses héritiers étaient forcément des gens sympas - car le vieux les aurait déshérité illico, et plumé et tout, p'tre même qu'il aurait vomi du goudron pour les chahuter avant d'éteindre la loupiotte sur son plumard. Mince c'est dingue ce que ce mot plume est évocateur en argot. Bref, on a trouvé que c'était un bel hommage, et pis de toute façon, fallait bien le lire ce fichu bouquin dont tout le monde parle (dixit tout le monde).
Ah oui, fallait vous dire aussi, pardonnez chers lecteurs, ce langage familier et rustre. C'est jusque que son style est fichtrement bien ficelé au gars Salinger, et, sans penser une seule seconde être aussi bon que le môme JD, y faut dire qu'il se laisse emprunter fastoche, ce style. Sympa quoi.
Bon ceci étant balancé, quarante-huit heures et quelques chapitres passés à se balader avec Holden, dans la peau de l'adolescent qui joue l'adulte, c'est sacrément bizarre. Bicause il se passe plein de trucs, bicause surtout parce que ce môme, pour un raté du système scolaire, il pense pas mal. Un vrai chef. Il pense fort et ça cogite juste. Ça parle de sexe, de livres, de canards, d'échec scolaire, de gant de baseball, de prostitution, ça parle même une fois de suicide. Ce qui est extra en plus de ça, c'est que c'est aussi poilant. Bref, c'est quand même drôle de se dire toutes ces choses quand on est adolescent, bicause on est pas adulte, bicause on est plus gamin. C'est pour ça que l'adolescence a toujours fasciné le gars Salinger.
Miss Teenagetime est souvent bizarre, perturbée, faut croire que c'est parce que sa copine Innocence a déménagé. Faut la comprendre. Ça déprime. Y a encore pas longtemps, y avait ce truc magique, ce temps où l'on passait des heures, fascinés et enthousiastes à jouer avec des billes sur une plaque d'égout... Allez comprendre.
Maintenant c'est finit ça. Miss, ben la voilà qui atterrit dans le monde des adultes un peu barges. Comment ne pas se taper la mélancolie avec tous ces malades. Y a de quoi être désenchanté comme y disent là-bas. C'est vrai qu'on déchante. Tous les gens sont bizarres voire carrément maboules, y en a pas un qui soit un tant soit peu normal, avec un peu de jugeotte, y sont tous vraiment déphasés les gens à New York, à quarante-huit heures de Noël et entre onze heures et six heures du matin. Allez comprendre.
Du coup le môme Holden, il fait son paquet, enfile son paletot, enfonce sa casquette à oreillettes, et pis il dit ciao à l'internat de zinzins. Et on le suit pendant ses quarante-huit heures de vacances, avant de rentrer dans ce monde familial aussi lointain que déboussolant. Il pédale le môme Holden, toujours à réfléchir, à analyser ce monde bancal. Et pour un gamin, un ado, est finaud. Il renifle les abrutis à mille lieues. D'un air flegmatique, il se paie leur trogne. La plupart capte pas, les plus malins lui mettent des marrons. Normal.
Il est un peu artichaut aussi, le môme Holden. Toujours à presque tomber amoureux. Les autres filles, ben elles sont souvent un peu cruches, et pas toujours très belles, mais c'est pas grave. C'est pas leur faute faut dire. Les vraies filles qui font que le cœur bat le tambourin, la chamade et tout, c'est celles qui gardent leur dames sur la dernière ligne du damier et pis qui vous prennent la main en balade, comme ça. Extra. Elles, ce sont des vraies ladies, et on est tout artichaut. Allez comprendre.
Ah oui, fallait vous dire aussi, pardonnez chers lecteurs, ce langage familier et rustre. C'est jusque que son style est fichtrement bien ficelé au gars Salinger, et, sans penser une seule seconde être aussi bon que le môme JD, y faut dire qu'il se laisse emprunter fastoche, ce style. Sympa quoi.
Bon ceci étant balancé, quarante-huit heures et quelques chapitres passés à se balader avec Holden, dans la peau de l'adolescent qui joue l'adulte, c'est sacrément bizarre. Bicause il se passe plein de trucs, bicause surtout parce que ce môme, pour un raté du système scolaire, il pense pas mal. Un vrai chef. Il pense fort et ça cogite juste. Ça parle de sexe, de livres, de canards, d'échec scolaire, de gant de baseball, de prostitution, ça parle même une fois de suicide. Ce qui est extra en plus de ça, c'est que c'est aussi poilant. Bref, c'est quand même drôle de se dire toutes ces choses quand on est adolescent, bicause on est pas adulte, bicause on est plus gamin. C'est pour ça que l'adolescence a toujours fasciné le gars Salinger.
Miss Teenagetime est souvent bizarre, perturbée, faut croire que c'est parce que sa copine Innocence a déménagé. Faut la comprendre. Ça déprime. Y a encore pas longtemps, y avait ce truc magique, ce temps où l'on passait des heures, fascinés et enthousiastes à jouer avec des billes sur une plaque d'égout... Allez comprendre.
Maintenant c'est finit ça. Miss, ben la voilà qui atterrit dans le monde des adultes un peu barges. Comment ne pas se taper la mélancolie avec tous ces malades. Y a de quoi être désenchanté comme y disent là-bas. C'est vrai qu'on déchante. Tous les gens sont bizarres voire carrément maboules, y en a pas un qui soit un tant soit peu normal, avec un peu de jugeotte, y sont tous vraiment déphasés les gens à New York, à quarante-huit heures de Noël et entre onze heures et six heures du matin. Allez comprendre.
Du coup le môme Holden, il fait son paquet, enfile son paletot, enfonce sa casquette à oreillettes, et pis il dit ciao à l'internat de zinzins. Et on le suit pendant ses quarante-huit heures de vacances, avant de rentrer dans ce monde familial aussi lointain que déboussolant. Il pédale le môme Holden, toujours à réfléchir, à analyser ce monde bancal. Et pour un gamin, un ado, est finaud. Il renifle les abrutis à mille lieues. D'un air flegmatique, il se paie leur trogne. La plupart capte pas, les plus malins lui mettent des marrons. Normal.
Il est un peu artichaut aussi, le môme Holden. Toujours à presque tomber amoureux. Les autres filles, ben elles sont souvent un peu cruches, et pas toujours très belles, mais c'est pas grave. C'est pas leur faute faut dire. Les vraies filles qui font que le cœur bat le tambourin, la chamade et tout, c'est celles qui gardent leur dames sur la dernière ligne du damier et pis qui vous prennent la main en balade, comme ça. Extra. Elles, ce sont des vraies ladies, et on est tout artichaut. Allez comprendre.
The Catcher in the Rye, 1951
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